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FREEHAND

  • Photo du rédacteur: Alexandre D'Alessio
    Alexandre D'Alessio
  • il y a 12 heures
  • 4 min de lecture

Rarement une technique de tatouage n'aura aussi bien porté son nom. Pièce centrale dans ma façon d'aborder le tatouage, il m'a semblé intéressant de revenir plus en détail sur cette technique que j'utilise au quotidien.


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Le "Freehand" englobe toute action qui s’apparenterait à dessiner un motif directement sur le corps dans le but de le tatouer. Le Freehand vient remplacer le stencil (carbone). A la lecture de cette phrase, vous êtes probablement fracturés entre 2 réactions :

Le classique "mais on choisis pas la maquette avant?" et ceux qui y vois une "performance intéressante" et serais prêt à se prêter à l'exercice sans sourciller.

Lors de la construction d'un projet, les tatoueurs qui pratiquent régulièrement le Freehand se retrouvent souvent dans la situation où ils doivent rassurer (et c'est normal) leurs clients quand à cette pratique, généralement par manque de connaissances, ou par peur d’être déposséder d'un choix. Du simple ajustement de maquette le jour J, à un motif complètement libre dessiné le jour du RDV, je vous propose de faire un tour rapide des applications possibles de cette technique.


AJUSTEMENTS

Lors d'un RDV, et à l'étape de la pose de stencil, on peut juger qu'une partie de la maquette ou du flash réservé ne s'adapte pas au mieux à l'emplacement choisi. Et dans l'idée d'ajuster le motif au corps, on peut imaginer venir redessiner quelques parties de la maquette validée en amont sur place.


ENTRE FREEHAND ET MAQUETTE

Lors de la création de grands projets, l'artiste peut imaginer travailler une partie du dessin sur maquette, afin par exemple de faire valider en amont les éléments principaux de la pièce et leurs esthétiques, mais de les composer/ajuster sur place, ainsi que de travailler une partie des éléments de second plan directement le jour du RDV.


En voici une illustration avec un projet, qui mélange maquette, freehand et freemachine. Dans le cadre de cette pièce, il permet de faire le lien entre les tatouages déjà présents sur les bras de mon client, et d'en assurer une continuité naturelle.


COVERS


Dans le cadre d'un recouvrement, ou d'une reprise de tatouage existant, encore une fois le freehand permet de s'adapter à l'existant, et peut permettre par exemple de minimiser les surface sombre, en étant réactif à la forme de l'ancien tatouage, sa teinte et son placement.



FULL FREEHAND

Pour finir, la version la plus libre de cette pratique est de dessiner l’intégralité du motif le jour J et de proposer un dessin complétement sur mesure. Dans ce cadre là, la façon de fonctionner diffère d'un projet à un autre, mais est généralement précédé d'un espace de discutions entre l'artiste et le modèle avant et pendant la création.

Dans mon cas, je travaille souvent sur des "séries" qui servent de base graphique pour cadrer un projet ou une esthétique, ou je m'appuie sur des référence échangées en amont, ou dans le cadre de motifs abstrait, comme dans la vidéo ci dessous.



Interview & vidéo réalisées par Karbone studio




On pourrait aussi inclure dans cette liste une catégorie "performance". Bien que plus niche, l'histoire du tatouage regorge de cas particuliers plus artistique, ou à la frange d'autres domaines comme le Bodmod, la scarification, etc... mais je pense que cela mériterait un autre article dédié.

POUR CONCLURE

De simplement être réactif et force de proposition, à la possibilité de renouer avec une pratique du tatouage plus proche du corps et de l'anatomie, il me semble que la pratique du freehand s'impose comme essentielle et pertinente, surtout dans le cas des grandes compositions. Même si nous disposons de toujours plus d'outils numérique qui aide à la perception du volume (comme les modèles 3D procreate, etc...) ces outils restent limités. Ils utilisent des modèles de corps standardisés, et n'incluent pas vraiment les problématiques comme le mouvement. Et quand bien même ce serait le cas, ce ne serait à mon sens toujours pas plus direct et efficace qu'un simple feutre, une main et un œil bien aiguisés.


L'influence des réseaux, la domination des outils numériques et le tournant qu'a pris le tatouage ces dernières années, a imposé aux artistes des formes de productions toujours plus standardisées. La majeure partie de la production des artistes tatoueurs prend une forme qui s'apparente au WYSIWYG (what you see is what you get) mettant ainsi de coté une capacité à s'adapter, à jouer avec le volume, et à rester dans une énergie du dessin. Alors même si les forme de présentation plus classiques ne sont pas à mettre à la poubelle, je suis convaincu qu'elles sont limitées sur certains aspects et qu'il est possible d'aborder autrement l'échange et la construction autour d'un projet, surtout dans l'idée d'obtenir un meilleur résultat. Bien sûr cela demande une confiance, une écoute et un processus de validation que les artistes doivent mettre en place pour que tout se déroule de manière fluide et sereine. Mais à ce jour je n'ai que des bonnes expériences lié à cette pratique et je m'estime chanceux qu'on me laisse régulièrement les mains libres.


Aujourd'hui je suis convaincu de la pertinence de cette approche, mais il serait intéressant d'avoir votre point de vue sur la question et d’échanger ici en commentaires sur ce sujet.

Non pas pour alimenter la machine à like, mais plus dans l'idée de créer un recueil d’expériences ou de ressentis.

Alexandre D'alessio - Label SHDWBN

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